Bénin aller-retour. Regards sur le Dahomey de 1930
du 14 octobre 2025 au 14 juin 2026
Bénin aller-retour. Regards sur le Dahomey de 1930 propose une relecture des films et photographies produits au cours d’une mission des Archives de la Planète menée par le missionnaire catholique Francis Aupiais et l’opérateur Frédéric Gadmer au Dahomey (actuel Bénin) de janvier à mai 1930. Une immersion en forme de dialogue franco-béninois qui questionne le regard porté sur les cultures extra-européennes, dans un contexte d’emprise coloniale et de naissance de l’ethnographie.

Présentation
La mission de 1930 au Dahomey est singulière à plusieurs titres : seule incursion des Archives de la Planète en Afrique sub-saharienne, dernière expédition d’ampleur avant l’arrêt du projet du fait de la faillite de la banque Kahn, elle résulte de l’initiative d’un homme d’Église atypique, le père Francis Aupiais (1877-1945),et s’étend sur quatre mois et demi au cours desquels Frédéric Gadmer réalise 1 102 autochromes (photographies en couleurs) et tourne 140 bobines de film, sous la direction d’Aupiais.
Ces films, les premiers de cette ampleur tournés au Dahomey, constituent le plus vaste ensemble de films des Archives de la Planète et l’un des premiers corpus filmiques de l’ethnographie française, cinq ans après la fondation de l’Institut d’ethnologie de Paris et un an avant la mission Dakar-Djibouti.
Bénin aller-retour questionne en outre la réception contemporaine des images de 1930 grâce aux regards d’artistes issus du continent africain. Servant de mise en perspective et de contrepoint critique, les œuvres de Ishola Akpo, Thulani Chauke, Sènami Donoumassou, Bronwyn Lace, Roméo Mivekannin, Angelo Moustapha, et Marcus Neustetter, dont plusieurs ont été créées spécialement pour l’exposition, mêlent peinture, photographie, installation et performances, comme autant de réappropriations – et de réactivation – des photographies et des films.
L'expo en quelques images
Le parcours
Près de 300 œuvres presentées en cinq sections correspondant à autant d’environnements scénographiques distincts
Le Dahomey du père Aupiais
Cette section introductive présente le contexte historique ainsi que la figure de Francis Aupiais, l'initiateur de cette mission des Archives de la Planète.

La mission Aupiais-Gadmer de 1930
Cette partie présente le second protagoniste de l’aventure, Frédéric Gadmer, et donne aux visiteurs des clés pour comprendre la mission de 1930 (durée, parcours, sujets traités, double corpus filmique, etc.) avant d’y plonger de façon plus complète dans la section suivante.

Un portrait du Dahomey
Cette troisième section, la plus vaste de l’exposition, explore tour à tour les trois grandes thématiques dont traitent les photographies et les films de la mission :
⇒Colonisation et évangélisation
Compte tenu des circonstances, l’emprise coloniale et les activités missionnaires sont bien sûr au coeur du corpus. Cet espace est notamment l’occasion de présenter Le Dahomey chrétien, film de propagande missionnaire conçu par Aupiais en parallèle de sa documentation de la culture traditionnelle dahoméenne.
⇒Pouvoir et royauté
L’un des principaux sujets d’étude d’Aupiais concerne le cérémonial entourant les manifestations du pouvoir et les cérémonies royales, notamment funéraires, dans la culture dahoméenne.
⇒Vodún
Cet espace explore la manière dont Aupiais a documenté les cérémonies vodun, non pas dans le but de les dénigrer mais, au contraire, de démontrer la respectabilité de cette religion qui est, plus globalement, un mode de pensée.
La fabrique des films
Cette quatrième section propose un pas de côté en examinant les coulisses de la mission et ce que supposait la réalisation d’un film, en 1930, pour les Archives de la Planète. La question de la mise en scène est également abordée et expliquée.
Partage et héritage
Enfin, le parcours s’achève sur l’évocation de la diffusion de ces images au retour de la mission et leur postérité jusqu’à aujourd’hui. Sont notamment abordées l’Exposition coloniale de Vincennes de 1931, les conférences du pères Aupiais, mais également les travaux menés sur ce fonds depuis 1945 et les réactivations contemporaines proposées par les artistes du Centre for the Less Good Idea de Johannesburg.