L'art des jardins au Cap Martin

Davantage qu’à Boulogne, le banquier agit en véritable commanditaire de la haute bourgeoisie qui investit et transforme un lieu privilégié. Il fait bâtir par l’architecte danois Hans-Georg Tersling une majestueuse villa dominant la mer ; puis achète deux villas, également de Tersling.

Sur la presqu’île acquise en 1889 par le Britannique George Colvin White à des fins de lotissement, Kahn est l’un des propriétaires les plus importants avec 13 hectares rassemblés de 1897 à 1925. 


Après une intervention des Duchêne, le parc est confié vers 1910 aux soins d’Émile Quigrat, maître-jardinier et fin botaniste. Il ne s’agit pas d’un jardin à scènes au sens propre : les ambiances exotiques y sont plus fondues, moins nettement particularisées. Palmiers et cactées surgissent de la pinède (conservée selon le règlement du lotissement).

 

C’est l’endroit rêvé pour recevoir proches, relations d’affaires, tout un monde politique et intellectuel. Des étudiants de grandes écoles sont invités à se ressourcer aux bains de mer. Pourtant, le domaine reste à l’écart des vraies mondanités de la Belle Époque et des Années folles, à l’image de son propriétaire.

 

Serre de la Madone à Menton, parc Ephrussi de Rothschild au Cap Ferrat, jardin de La Mortola près de Vintimille : ces sites sont devenus des lieux mythiques de la Riviera car heureusement préservés. Ce n’est plus le cas, hélas, de l’ancien domaine d’Albert Kahn au Cap Martin encensé par la presse dès les années 1920 puis vendu après la faillite du banquier.