Le comité national d'études sociales et politiques
Né en temps de guerre, le comité d’études ne pouvait que se proclamer « national ». Mais ses préoccupations ne se limitent pas à l’hexagone. Les sujets choisis sont en effet fonction de leur importance dans l’actualité immédiate ou à venir, et l’international prédomine souvent.
Sa première incarnation date de 1916. Elle consiste en exposés suivis de débats, publiés en 450 à 500 Fascicules, jusqu’en 1931. Les séances ont lieu, chaque semaine ou quinzaine, à la Cour de cassation.
Son intention ne diffère pas de celle des bourses Autour du Monde. Il s’agit d’éclairer l’élite dirigeante française sur l’état du monde. Mais alors que la première fondation confie ce soin à « des jeunes gens choisis dans l’élite intellectuelle et morale de la Nation, pas assez âgés pour avoir déjà des idées préconçues, assez mûrs d’esprit cependant pour savoir regarder et comprendre », le comité réunit, sous la présidence d’un modérateur, des experts de la question du jour, choisis pour leur excellence dans ce domaine précis et la diversité de leurs points de vue ou des institutions qu’ils représentent.
Comme le Secours national, le Cnesp emprunte au contexte du temps de guerre la thèse de l’Union sacrée : quelles que soient leurs divergences, ces spécialistes doivent, dans l’idéal, dépasser leurs opinions partisanes pour se rallier à un consensus. Les avis de contemporains divergent sur sa réussite en la matière.
Albert Kahn assiste régulièrement aux séances du Comité. Il n’intervient quasiment jamais.