Le centre de secours national
Le 4 août 1914, dès le lendemain de la déclaration de guerre, Albert Kahn parcourt Paris et mobilise rapidement les énergies pour mettre en place une œuvre de bienfaisance destinée aux populations civiles.
Le 6 août, le comité du Secours national est déjà constitué, avec pour président l’universitaire alsacien Paul Appell.
Autour de lui sont rassemblées les personnalités les plus dissemblables par leur origine, leur confession, leurs opinions. Parfois ennemies de la veille, elles sont toutes mobilisées dans une même fraternité patriotique, dans cette Union sacrée souhaitée par le président de la République Raymond Poincaré.
Grandes banques et grands industriels répondent largement aux souscriptions ; à leur mesure, les fonctionnaires, les ouvriers, les cheminots… contribuent également avec des retenues mensuelles sur leurs appointements. Les fonds ainsi collectés sont répartis entre les multiples associations caritatives.
Pendant toute la guerre, le fonctionnement même du comité reflète l’esprit qui a présidé à sa création : dans un souci de concorde et d’impartialité, les enquêtes sur les œuvres nécessiteuses sont confiées à plusieurs membres radicalement opposés.
Une fois l’impulsion donnée et le rassemblement obtenu, Kahn s’efface de l’organisation de cette œuvre caritative.