Entre cinéma et biologie, un laboratoire novateur
En novembre 1920, au moment même où il commence à réunir ses fondations en Centre de documentation, Kahn propose au pionnier du cinéma scientifique un projet d’enregistrement des « phénomènes de la vie ».
En août 1920, Albert Kahn s’adresse au Dr Jean Comandon, biologiste et spécialiste de microcinématographie, pour acheter des films scientifiques de la maison Pathé. Les 5 titres choisis l’enchantent, notamment L’Épanouissement de quelques fleurs qui sera projeté plus de 200 fois à ses invités.
En novembre 1920, au moment même où il commence à réunir ses fondations en Centre de documentation, Kahn propose à ce pionnier du cinéma scientifique un projet d’enregistrement des « phénomènes de la vie ». Il faudra attendre 7 ans pour que son souhait se réalise : Pathé renonçant à produire ses films scientifiques, le docteur accepte enfin la direction du laboratoire de biologie du Centre de documentation, assisté de Pierre de Fonbrune.
Le bâtiment mis à disposition par le banquier accueille deux studios de prise de vues ; l’un est équipé d’un dispositif filmique pour mettre en évidence la croissance des végétaux ; l’autre, d’un dispositif de microcinématographie pour enregistrer l’infiniment petit.
L’installation nécessite des mois de mise au point d’un matériel sophistiqué, très coûteux.
Kahn et Comandon partagent une grande confiance dans le cinéma comme moyen de documentation et comme instrument de recherche : les dispositifs utilisés, grâce au changement d’échelle et de perspective, révèlent l’invisible en se rendant « maître de l’espace » par le microscope et « maître du temps » par l’accéléré et le ralenti.
De 1928 à 1931, dix-sept films sont réalisés dans le laboratoire de Boulogne. Les difficultés financières obligent le banquier à mettre un terme à cette expérience en 1932. Comandon, après avoir racheté les équipements, poursuit avec Fonbrune son œuvre de biologiste cinéaste à l’Institut Pasteur.